Nous y avons cru, nous avons vibré comme jamais : l’AC Milan est revenu au premier plan cette année sur la scène européenne, dans la compétition la plus prestigieuse en Europe, SA compétition, le fameux DNA milanais : la Champions League. Un parcours incroyable, une qualification en 1/8è qui était l’objectif principal de la saison (largement dépassé), une qualification méritée face à Tottenham, puis la confrontation italo-italienne contre les Champions d’Italie en titre depuis quelques semaines, Napoli. Nous sommes passés par toutes les émotions les plus folles dans cette double confrontation: le stress, la peur, l’espoir, les doutes, la joie, la célébration et l’extase au coup de sifflet final. C’était magique !
Et puis, arrive l’Euroderby : comme en 2003, comme en 2005. Et les romantiques comme moi avaient des attentes tellement hautes, tellement d’exigences, surtout après ce match aller raté (0-2). L’Histoire était en marche : on s’imaginait déjà retrouvé notre plus vieil ami, Carlo Ancelotti, en finale à Istanbul. Comme en 2005 où nous avions vécu un traumatisme 18 ans plus tôt. Qui est encore dans nos têtes, dans nos coeurs. Une blessure jamais vraiment guérie, une envie de revanche. Un trauma qu’on a un peu vécu il y a quelques jours contre l’Inter en demi finales. Nous aurons l’occasion d’en reparler dans cet édito. Au final, l’aventure européenne pour l’AC Milan s’arrête là, en demi-finales, où nous tifosi, nous sommes presque déçus du parcours. Cela montre le chemin parcouru depuis ce triste hiver 2019, où tout a basculé(ndrl Atalanta Milan 5-0).
Champion d’Italie en 2022, Top 4 LDC en 2023, ce jeune AC Milan, cette équipe avec un budget limité et une des masses salariales les plus faibles d’Europe en a fait du chemin depuis. On peut être fiers de ce qu’on a accompli.
Pour cette saison, pour ces folles émotions, je ne peux que dire une chose : MERCI AC MILAN ! Forza; lotta vincerai, non ti lasceremo mai ou encore unico amore sei, non ti ho tradito mai sont les chants des tifosi qui se répètent en boucle dans ma tête.
Un euroderby perdu avec la sensation de ne pas avoir donné le meilleur de soi-même.
Avant de commencer cet édito, je tiens à préciser que je reconnais la supériorité de l’Inter dans cette double confrontation et je ne remets pas en doute leur qualification, plus que méritée.
Mais force est de constater que nous ne sommes pas arrivés dans cette double confrontation dans les meilleures dispositions. Il suffit de repenser aux prestations fournies face à Tottenham et surtout contre Napoli d’un point de vue physique. Nous avons perdu notre meilleur joueur pour le match aller (Rafael Leao) et perdu durant ce match le milieu avec cette grinta qui nous a caractérisé durant l’année du Scudetto (Isma Bennacer). Une fragilité physique qui n’est pas une excuse mais une constatation que l’effectif des Rossoneri n’était pas à la hauteur des exigences de cette saison et que la préparation n’a pas été optimale.
Revenons sur le match aller car la qualification se joue dans les 10′. L’AC Milan se présente donc sans sa star vedette, Rafael Leao. L’Inter se présente avec ses meilleurs joueurs (oui,oui, c’est dur pour le présumé Roi de Milan, n’est ce pas Romelu ?) et en forme la plus totale. Stefano Pioli prépare le match de la pire des manières et l’entame du match est infame pour les Rossoneri. Et pourtant, quand on regarde les tribunes, l’ambiance est géniale, le tifo est incroyable (même si à titre personnel, j’avais adoré celui contre Napoli) et tous les ingrédients sont réunis pour une soirée DA MILAN, comme à la belle époque. Mais la réalité du terrain a été complètement différente et on est vite revenu sur Terre, difficile pour un rêveur comme moi. Pas de rythme, pas de grinta, pas de jeu, l’Inter se balade et fait ce qu’il veut. 0-2 au bout de 90′ et le score aurait pu / du être plus lourd. Le principal regret est de ne pas avoir jouer DA SQUADRA et avoir laissé l’Inter gagner sans vraiment de fight (malgré le poteau de Tonali). Mais à la fin du match, on se projette déjà au match retour. Car il n’y a « que » 0-2 et l’espoir y est tellement grand.
J’imagine déjà une remontada digne de ce nom, dans notre stade, mais chez eux, c’est une pensée fantastique, une Histoire qu’on pourra raconter dans 40 ans, comment l’AC Milan a remporté sa 8è LDC, mais encore une fois, je m’enflamme trop vite (comme d’habitude !). Et la grande star de l’AC Milan aurait fait son grand retour : Rafael Leao. Qui au passage renouvelle son contrat avec le club lombard, contrat de 5 ans jusqu’en 2028, 5 millions d’euros net par an, bref, un braquage pour l’un des meilleurs ailiers en Europe actuellement.(Bravo Maldini !)
Un match retour qui n’a pas du tout tenu ses promesses : déception immense.
Mardi 16 mai 2023, 21H00, San Siro : le match de l’année, le match de la décénnie. L’objectif est de remonter les deux buts du match aller perdu une semaine plus tôt. La mission était très simple : faire peur, presser, agresser, ne pas les laisser respirer dès les premières minutes. Tout donner, montrer l’âme du Diavolo, leur promettre l’Enfer. La déception fut immensément grande, encore une fois lorsque nous avons vu la réalité du terrain. Alors oui, l’entame du match était bien mieux qu’à l’aller mais les Rossoneri semblent fébriles, calculateurs et ne se livrent pas (alors qu’il fallait justement faire l’inverse) pour espérer les faire douter et renverser la situation à notre avantage.
Surtout que l’Inter semble fragile mentalement mais on n’en profite pas (surtout ce loupé de Brahim Diaz à la 10′) et Rafael Leao manque sa spéciale un peu plus tard dans la 1ère MT. Peu d’émotions, match ennuyant, où on ne se libère pas, et la MT arrive sur ce score nul et vierge 0-0. Et intérieurement, je sais, je le sens, que notre chance est passée. Et ça se confirme 45 minutes plus tard, l’Inter se qualifie en finale de LDC, en remportant le match 1-0, sans réelles occasions de but milanaises en 2è MT.
Après la partie, la rage et la déception sont les deux sentiments qui me submergent (celles de tout vrai tifoso).
Déception car perdre dans ces conditions est inacceptable, on a refusé de se livrer et de lutter, on n’a pas essayé, on s’est contentés de ne pas faire una brutta figura, qui n’a pas vraiment de traduction française, mais vous voyez l’idée générale.
Rage parce que perdre contre l’Inter, contre les cugini, n’est pas dans nos habitudes, du moins en Europe. Rage parce que mes attentes et mes exigences étaient tellement hautes que je n’ai jamais considéré de ne pas passer le tour. Rage parce que à la 45′ du match retour, le match était plié.
Et 3 jours après, ces deux sentiments sont toujours ce qui domine.
Et maintenant c’est quoi la suite ?
Cette saison footballistique ne se termine pas de la manière dont nous le voulions mais nous avons vécu quelque chose d’unique, d’incroyable et il faut savoir l’apprécier. L’Europe est la seule compétition qui compte pour l’AC Milan, et ça a été un réel plaisir de voir les Rossoneri revenir au premier plan enfin. Il reste une fin de saison à honorer, en Serie A, où il faut atteindre coute que coute, le top 4, synonyme d’une qualification à la prochaine LDC.
Cela semble impossible sans une aide extérieure, qui viendrait de la justice italienne. Il faudra espérer que la Juventus soit pénalisée pour les nombreuses affaires en cours, et la sanction d’un retrait de 9 points sur le championnat actuel devrait être la sanction appliquée pour la Vieille Dame. L’AC Milan compte 8 points de retard à l’heure actuel, et il y a un certain Juve – Milan, à la 37è journée de Serie A. Finalement, on va aussi avoir notre « finale » mais ça sera à l’Allianz Stadium et non à Istanbul, une maigre consolation.
Et ensuite, ça sera temps de faire le bilan. Joueurs, Pioli, dirigeants, propriétaires, il y en aura pour tout le monde.
D’ici là, je termine cet édito comme je l’ai commencé : « Forza, lotta, vincerai, non ti lasceremo mai, Alè Milan, Alè Milaaan ». Et la deuxième partie de cette phrase est la seule certitude de ce monde car cela dure depuis plus de 20 ans. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter.