Le milieu de terrrain débarque à Milan durant l’été 2001 en passant de l’Inter au club rival, le Milan AC. Andrea Pirlo a eu connaissance de ce transfert durant son voyage de noces, aux Seychelles. Arrivé pour 35 milliard de lire, il signe un contrat de 4 ans, à 3 milliard d’euros.
Andrea Pirlo : la révélation du Brescia!
Il y a eu beaucoup de légendes concernant l’arrivée d’Andrea à Milan mais la vérité est toute simple : durant l’été 2001, l’Inter qui le récupère après deux ans de prêt à la Reggina puis au Brescia ne sait pas quoi en faire. Le nouvel entraineur Hector Cuper jouera en 4-4-2 et n’aura pas besoin de numéro 10, ce qu’était Pirlo à l’époque. Le Milan, quand à lui, avait besoin d’une doublure de Rui Costa. (https://acmilanmio.wordpress.com/mercato-story-larrivee-de-rui-costa-a-milan-pour-85-milliard-de-lire/).Mais pour comprendre les raisons de ce transfert, il faut revenir sur son année au Brescia, en tant que joueur mais aussi en tant que personne.
Carlo Mazzone, son entraineur au Brescia, raconte dans son livre, « Una vita in campo » la personnalité d’Andrea Pirlo durant cette fameuse année 2000-2001. Il définit le métronome italien comme « un garçon sérieux (même trop sérieux pour son âge), bien éduqué, respectueux, précis et ponctuel mais surtout reservé. Un joueur qui préfère les faits aux grands discours. » En 2006, Lippi définit Pirlo comme « leader silencieux : il parle avec ses pieds ».
Et ce caractère silencieux aurait pu mettre fin à sa carrière car ses entraineurs avaient du mal à comprendre son rôle sur le terrain.
Mazzone a été incroyable et nous raconte comment il a eu l’idée de le mettre devant la défense : « Au Brescia, nous avions Roberto Baggio, Luca Toni, Matuzalem et Appiah. A la fin d’un entrainement je pris Pirlo à part et lui expliqua un nouveau concept. Je veux augmenter la qualité de l’équipe et tu as un bon sens tactique, tu sais comment te déplacer, une bonne vision de jeu. Je te demande de changer de position et de jouer devant la défense, dans un rôle de playmaker. Pirlo resta là à me regarder, abasourdi; il était rempli de doutes et aucune certitude. Il était surtout inquiet car à ce poste il aurait marqué moins de buts. Andrea était un joueur qui devait diriger, il avait une vision de jeu, et voyait les appels de balle de ses coéquipers comme personne. A la fin, convaincu de son nouveau rôle, il fit un championnat exceptionnel. Je lui rappelai sans cesse qu’il était le joueur le plus important de l’équipe, aussi bien pour la phase offensive que défensive. Avec Pirlo, j’avais vu juste à le faire jouer 20 mètres plus bas. Et au Milan, avec Ancelotti, il a excellé à ce poste et il a été l’un des meilleurs durant une décennie. » Voilà quel type de personne était Andrea Pirlo.

Une arrivée d’un intériste à Milan: 35 milliard de lire + Drazen Brncic.
L’accord entre le Milan et l’Inter a été trouvé très facilement. Le Milan conclut l’affaire pour 35 milliard + l’arrivée de Brncic du côté de l’Inter, qui ne donnera pas satisfaction au final. Mais à cette époque, Andrea ne pensait pas qu’un club comme le Milan puisse investir et s’intéresser à lui ( le prix est relativement bas même pour l’époque). Le Torino avait fait une tentative sans grande conviction. Pirlo, avant de partir en vacances, pensait revenir à Brescia où il venait d’une bonne saison. Mais une « big » croyait en lui et voulait lui faire confiance : cette confiance que Pirlo avait besoin, comme nous l’a expliqué son ancien entraineur, un joueur talentueux mais qui doit être accompagné. Sa maman, avant son transfert à Milan nous raconte l’état d’esprit d’Andrea : « Je suis contente car il avait besoin de trouver une société aussi ambitieuse pour repartir. Cela me semble une superbe occasion. Andrea est enthousiaste, motivée et confiant! ». Pirlo en avait marre de l’Inter qui lui faisait des promesses qu’il ne respectait pas mais que lui même n’avait pas réussi à répondre aux attentes du club. L’Inter était le club de coeur de Andrea depuis tout petit : figurines des joueurs intéristes dans sa chambre et on le voit à San Siro au milieu des tifosi neroazzuro, il ne s’est jamais caché de ce tifo. Il avait rêvé de rejoindre ce club depuis tout petit mais il était temps de changer après de nombreuses déceptions. Andrea avait décidé d’agir en joueur professionnel et non en tant que tifoso. En acceptant le Milan. Une « trahison » qui aura été finalement le meilleur choix de sa carrière.

A son arrivée, Pirlo a connu des difficultés et la première partie de saison n’est pas positive, il lui a fallu un temps d’adaptation. Dans la seconde partie de saison, il remontre le talent qu’on avait vu à Brescia. D’abord, un coup franc contre le Parma, puis un but d’une importance capitale contre le Bologna dans la lutte à la qualification de la Ligue des Champions. Ancelotti décida ensuite de mettre Pirlo dans sa position naturelle, devant la défense, qui occupa durant le reste de sa carrière.

Sources : Gazzetta dello Sport, l’Equipe, Transfermarkt